DÉCLARATION CGT FRAMATOME PAIMBOEUF CSE DU 23 OCTOBRE 2025

le 30/10/2025


Octobre Rose 2025


En ce mois d’Octobre Rose, la CGT Framatome Paimboeuf veut aborder un sujet que l’on ne peut plus ignorer :
👉 la santé menstruelle au travail


Chaque mois, de nombreuses salariées de notre site subissent des douleurs abdominales, de la fatigue, des nausées, des migraines, ou une baisse de concentration.
Certaines tiennent bon, souvent au prix d’un inconfort extrême. D’autres doivent s’arrêter, faute de mesures adaptées.
Ce n’est ni un tabou, ni une faiblesse : c’est une réalité physiologique qui doit être prise en compte dans nos politiques de santé et d’égalité.


La CGT Framatome Paimboeuf propose les mesures suivantes :


🌿 1. Des aménagements de poste ponctuels et adaptés

Nous demandons que les salariées puissent bénéficier d’un aménagement temporaire du poste pendant les périodes de douleurs.
Cela peut passer par une réduction des cadences, une affectation à des tâches moins physiques ou la suppression temporaire d’horaires décalés.
    • Chez EDF et Enedis, des aménagements ponctuels sont possibles pour les salariées souffrant de troubles liés au cycle menstruel, sur avis du service de santé au travail.
    • À La Poste, certaines directions locales ont déjà mis en place des rotations internes pour éviter les postes les plus physiques pendant ces périodes.

➡️Ces pratiques sont efficaces, humaines et non coûteuses. Elles réduisent les arrêts maladies et favorisent la présence au travail dans de bonnes conditions.


🕰️ 2. Horaires flexibles ou télétravail ponctuel

Nous proposons d’introduire une souplesse horaire pour les salariées concernées : arriver plus tard, partir plus tôt, ou télétravailler une journée ponctuellement lorsque le poste le permet.
    • Le groupe Carrefour permet désormais aux salariées souffrant de douleurs menstruelles de demander des aménagements horaires temporaires.
    • Dans plusieurs sites de Thales et Safran, le télétravail ponctuel pour raisons de santé féminine est déjà accepté, en lien avec la médecine du travail.

➡️ C’est une mesure simple, qui améliore la santé des femmes.


🚻 3. Accès rapide et proche aux sanitaires

Nous demandons que chaque salariée ait un accès rapide à des sanitaires propres, disponibles et proches de son poste.
    • Chez Renault et Airbus, la cartographie des sanitaires a été intégrée aux audits QVT, avec des améliorations dans les ateliers éloignés.
    • Certaines usines du groupe ArcelorMittal ont installé des sanitaires supplémentaires dans les zones de production pour limiter les trajets longs en cas d’urgence.

➡️ Chez Framatome, certaines zones de l’usine ne dispose pas de toilette à proximité de poste de travail. C’est inacceptable pour les salariées qui doivent y accéder fréquemment. Un accès rapide est une question de dignité et de santé, pas de confort.


💺 4. Espaces de repos à proximité

Nous demandons la mise en place d’un espace calme et accessible où une salariée peut s’isoler quelques minutes pour se reposer en cas de douleurs.
    • Le site industriel Michelin Clermont-Ferrand dispose d’espaces de repos équipés de fauteuils relax et bouillottes, accessibles sur simple demande.
    • Chez Sanofi, des “salles de récupération” existent déjà dans plusieurs établissements, en lien avec le service médical.

➡️ Ce type de mesure prévient les malaises, réduit la consommation d’antidouleurs et améliore la qualité de vie au travail.


🍵 5. Mise à disposition de produits d’hygiène et de confort

Nous demandons que Framatome mette gratuitement à disposition :
    • des protections périodiques (serviettes, tampons, cups),
    • des bouillottes, de l’eau et des infusions relaxantes,
    • une trousse de premiers secours adaptée.

    • Le groupe L’Oréal fournit déjà gratuitement des protections hygiéniques dans tous ses sites français.
    • Les entreprises AXA, Veolia, Décathlon ou BNP Paribas ont mis en place des distributeurs gratuits dans leurs locaux.

➡️ Si ces groupes peuvent le faire, Framatome le peut aussi. Ce geste concret montre une reconnaissance des besoins réels des salariées.


6. Sensibilisation et formation des managers
Nous demandons la formation systématique des encadrants à la santé menstruelle et plus largement à la santé des femmes au travail.
    • Chez Orange, des sessions de formation “Santé au féminin” ont été lancées avec succès depuis 2023.
    • Le Crous de Lyon a formé ses managers à la communication bienveillante sur le sujet des cycles menstruels, en lien avec la médecine du travail.

➡️ Un manager formé saura écouter, comprendre et adapter les priorités. Le management bienveillant n’est pas une faiblesse : c’est une force sociale.


💬 7. Création d’un dispositif d’écoute interne
La CGT propose la mise en place d’un référent santé et égalité femmes-hommes, rattaché au CSE pour écouter, orienter et proposer des aménagements individualisés.
    • A la SNCF et chez ENGIE, ce type de référent existe déjà et sert de relais entre les salarié·es, les RH et la médecine du travail.

➡️ C’est un outil de prévention efficace et simple à mettre en place.


⚖️ 8. Intégration dans le DUERP et les politiques d’égalité
Enfin, la CGT demande que la santé menstruelle soit intégrée dans :
    • le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP),
    • le plan de prévention santé au travail,
    • et le plan égalité professionnelle.

    • Le groupe La Banque Postale a intégré la santé menstruelle dans son plan égalité 2024–2026.
    • Le ministère du Travail lui-même encourage désormais les entreprises à inclure les risques menstruels dans l’évaluation des conditions de travail.

➡️ En le formalisant, on légitime le sujet et on sort du non-dit.


✊ Conclusion
La CGT Framatome Paimboeuf ne demande pas des privilèges, elle réclame de l’écoute et du respect. Ces propositions ne sont pas théoriques : elles existent déjà ailleurs, dans des entreprises publiques et privées, petites ou grandes, industrielles ou tertiaires.

Alors, si EDF, Michelin, L’Oréal, Sanofi ou Airbus peuvent le faire, pourquoi pas Framatome Paimboeuf ?

La CGT Framatome Paimboeuf demande à la direction de prendre position clairement :
Souhaitez-vous faire de Paimboeuf un site moderne, attentif à la santé et à l’égalité réelle, ou rester dans le silence et l’indifférence de la santé de vos salariées ?

Nous ne parlons pas d’un “problème intime”, mais d’un enjeu de santé publique et de justice sociale.

La prise en compte de la santé menstruelle au travail est une mesure de progrès humain, au même titre que la prévention des risques physiques ou psychologiques.


Déclaration CGT Framatome Paimboeuf Octobre Rose