Retraites : Blackrock revient !

07/05/2025


Petit Rappel historique...

Lors des mobilisations contre la réforme des retraites, il avait été mis en évidence le lobbying des institutions financières en faveur de la capitalisation auprès du gouvernement français, lequel avait créé des dispositifs (PERCO puis PERO) ouvrant la possibilité de mettre en place des retraites par capitalisation. Un certain nombre d'entreprises, dont EDF, ont saisi cette occasion et obtenu des accords majoritaires pour mettre en place ces dispositifs.

Déjà en 2024

La direction de Framatome emboite le pas de la direction d'EDF et met en place un PERO (Plan d'Epargne Retraite Obligatoire... par capitalisation !). Vous pouvez trouver nos argumentaires sur le sujet dans ce site, voir ici)

En 2025...

Le gouvernement revient à la charge sur  la retraite par capitalisation!

Avec l’arrivée du gouvernement Bayrou, la bataille contre la réforme des retraites entre dans une nouvelle phase. L’annonce d’une concertation sur trois mois et d’une consultation de la Cour des Comptes sur la situation de notre système de retraites pourrait donner l’impression d’un dialogue renouvelé, mais elle ne doit pas nous faire perdre de vue l’essentiel : la situation des retraites est déjà bien connue, tout comme nos revendications.

De plus, dès qu'il comprend que nous n'avons rien lâché de nos attentes, M. Bayrou referme la porte !



Le triple piège

1-La restitution des sommes investies dans ces fonds d’épargne privée n’est pas garantie
Ils relèvent de l’article 83 du Code général des impôts, ce qui signifie qu’ils fonctionnent “à cotisations définies” : l’épargnant·e a l’obligation de verser une partie de son salaire mensuel, mais en retour, l’assureur ou le gestionnaire n’a aucune obligation, pas même de restituer le capital épargné : tout dépend de la volatilité des marchés financiers.

Il n’y a aucun recours juridique possible. En d’autres termes le·la salarié·e souscripteur·trice prend tous les risques parce qu’assureurs et gestionnaires de fonds ne veulent en prendre aucun

2-Epargner coûte beaucoup plus cher que cotiser 
Au début des années 1980, un cadre moyen partait en retraite avec 72 % nets de son salaire net pour 37,5 annuités.

Un cadre moyen né en 1996 partira, à réglementation inchangée, après 43 années de labeur exigées, avec 51,4 % nets de son dernier salaire net, soit une baisse de 20 points (Source AGIRC-ARRCO, DT 2021-87). 

Pour espérer compenser cette baisse, il faudrait épargner chaque année d’activité professionnelle 2 mois de salaire par personne, soit 4 mois pour un couple (calculs d’après Capital, rendement épargne à 3,5 %).

Mission impossible pour qui que ce soit… d’autant qu’en 43 ans, de multiples krachs financiers auront réduit à néant la tentative d’épargne. 

3-C’est nocif pour la planète
Les gestionnaires de ces fonds, BlackRock en tête, les investissent massivement dans des activités, souvent industrielles mais plus souvent encore extractives, qui concourent au changement climatique et à la multiplication des catastrophes naturelles.



À chaque débat sur le financement des retraites, le patronat remet sur le tapis la capitalisation obligatoire.  Quel est son objectif ? Il est double:

  1. Faire reposer le financement des retraites intégralement sur les salarié·es, ce qui représenterait un allègement gigantesque de sa contribution "socialement responsable". Or les allègements ficsaux et sociaux de ces dernières années n'ont pas conduit à améliorer la stratégie des entreprises. Pourquoi leur retirer cette contribution changerait-elle leur stratégie? 
  2.  Permettre le transfert massif des sommes collectées et reversés en répartition dans la poche des lobbys financiers (avec à la clé le prélèvement de juteux frais de gestion, à deux chiffres, sans aucun engagement sur un rendement et sur la restitution du capital)


Les objectifs de la CGT :

  • Abrogation de la réforme des retraites imposant le report de l’âge légal à 64 ans, le rallongement de la durée de cotisation et la suppression des principaux régimes pionniers ;
  • Mise en œuvre d’une nouvelle réforme permettant un retour à la retraite à 60 ans ;
  • Prise en compte des années d'étude (voir ici).

Pour de nombreuses raisons, le report de l’âge légal d’ouverture des droits à la retraite est un problème majeur pour bon nombre de travailleur·ses.

Nous vous appelons à vous mobiliser pour obtenir ces avancées !

Deux rendez-vous vous tendent les bras: 

  •  Jeudi 15 mai 2025 de 18h00 à 20h00 : meeting unitaire pour l'abrogation de la réforme des retraites, Bourse Départementale du Travail Clara Zetkin, 1 Place de la Libération 93000 Bobigny ;
  • Jeudi 5 Juin 2025 : journée de grève et de mobilisation pour nos retraites, pour gagner l’abrogation de la réforme à 64 ans.

A vos baskets!

N'hésitez pas à contacter vos représentants CGT sur votre site pour échanger, et même vous syndiquer ici!...