Guerre commerciale : quelle réponse syndicale ? Volet 2

20/06/2025


La CGT revendique un plan d'urgence pour l'industrie

Nous avons abordé dans notre volet 1 la situation actuelle...

Le nouveau président américain a engagé une guerre commerciale mondiale. Loin de tirer les leçons de la crise climatique et sociale, le gouvernement de la France et les dirigeants de l'Union Européenne tiennent des propos guerriers et veulent aller plus loin dans la guerre économique.

Ainsi, au niveau Européen, la directive Européenne "Omnibus" adoptée en avril 2025 : celle-ci a a réduit considérablement le rôle des syndicats et des représentants du personnel, ainsi que le devoir de vigilance des multinationales. Ce recul affaiblit les exigences de transparence et réduit l'espace d'intervention des syndicats et donc des salarié·es. Loin de tirer les leçons de la crise climatique et sociale, ainsi que de la guerre économique lancée par l'administration Trump, elle poursuit dans l'escalade (voir ici).

Comme si la marchandisationde la planète et la mise en concurrence des salarié·es n'était pas déjà la cause de la plupart des maux actuels !

Bon, vous êtes convaincu·e que nous ne sommes pas sur la bonne voie.... mais alors, que faire ?



Quatre impératifs :
démocratiser, définanciariser, déspécialiser et  décarboner
par la réindustrialisation!

L’urgence est double :

  • D’une part, il faut répondre aux défis colossaux de la transition écologique et énergétique, car la lutte contre le réchauffement climatique ne se fera pas sans une industrie forte, innovante et durable.
  • D’autre part, il s’agit de reconquérir notre indépendance économique et technologique, car dépendre de l’extérieur, c’est exposer notre pays aux crises et aux pénuries.

Face à ces enjeux, nous ne pouvons plus nous contenter de demi-mesures ou d’effets d’annonce.

La CGT met en débat 16 propositions issues des actions et travaux de nos syndiqués et élus, et de notre démarche de solidarité syndicale ici et ailleurs.

Il s'agit notamment de:

Notre but : engager une réforme profonde du commerce international et de la politique industrielle...



Seize mesures pour une riposte à la hauteur des enjeux

  1. Mettre en place un dispositif de gestion de crise, avec les partenaires sociaux, les dispositfs de financerment publics, les élus, les préfectures... pour suivre les sites industriels menacés et agir rapidement ;
  2. Réformer les tribunaux de commerce, en donnant notamment un droit de décision aux représentants du personnel (CSE) et syndicaux. ;
  3. Moratoire sur les licenciements et renforcement de la loi Florange ;
  4. Cadre strict de conditionnement des aides publiques (objectifs chiffrés, restitution des aides, accord du CSE...) ;
  5. Juste prix de l'énergie : sortir du marché européen de l'énergie, transparence des couts et tarifs avec contreparties, limiter la dépendance au GLN Etats-Unien...
  6. Mobiliser la commande publique comme outil anti-dumping social : circuits courts, critères sociaux dans les marchés publics, limitation du nombre de niveaux de sous-traitance, pouvoir d'intervention syndicale sur les gros marchés publics...
  7. Critères sociaux via un index "made in France" pour orienter la politique d'achat des entreprises : information-consultation des CSE sur la politique d'achat de l'entreprise, transparence, interdiction des enchères inversées en Europe...
  8. Reprise en main du numérique : sauvetage de l'ensemble d'ATOS, création d'un pôle public du numérique...
  9. Nationalisation du secteur de l'acier, prendre le contrôle des capacités de production en Europe comme le font par exemple les Britanniques. Les crédits de décarbonation ne doivent pas servir à fermer des sites de production !
  10. Création d'un pôle financier public comme instrument de financement et d'orientation de la politique industrielle ;
  11. Réorienter les banques et l'épargne vers le financement de l'économie locale et décarbonée ;
  12. Réaliser un choc (vers le haut !) d'harmonisation sociale, fiscale et environnementale (les paradis fiscaux sont en Europe et pas seulement aux Bahamas) ;
  13. Remplacer le libre-échange par des coopérations entre les peuples et un juste échange, en établissant des règles équitables (droits de douane axés sur les critères sociaux et environementaux). La CGT est opposée au MERCOSUR et au CETA, avec des conditions à  la signature (clauses sociales, environnementales, abandon des cours arbitrales internationales...) et demande d'autres formes d'accord (cf. plus haut) ;
  14. Construction d'un pôle public de Défense pour définir les véritables objectifs, contrôler et piloter le secteur indutriel de la Défense Nationale (missions de protection contre les catastrophes naturelles, transparence sur les décisions, contrôle des ventes d'armes) ;
  15. Légiférer en matière de relations donneurs d'ordre/sous-traitants. La sous-traitance ne doit pas servir à s'éxonérer des obligations sociales et environnementales ;
  16. Planification environnementale et industrielle : examen de projets alternatifs, prise de contrôle public de sites menacés, sécurité sociale professionnelle...

L'ensemble de ces propositions est détaillé dans le document en PJ.



 

N'en restons pas là ! A la CGT, nous refusons d'être spectateurs, et d'accepter les discours établis.

La CGT vous invite à vous syndiquer pour mener ensemble la conquête de droits pour toutes et tous en France et à travers le monde ! (voir ici).

 


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