Histoire : il y a 81 ans, la libération de Paris !

08/08/2025


l y a 81 ans, le peuple parisien s’est libéré et a pris son avenir en main.

Dans la lignée des traditions révolutionnaires et insurrectionnelles de 1848 et de la Commune de Paris, le Comité Parisien de la Libération a été le maître d’œuvre de l’insurrection de l’été 1944 qui a conduit à La Libération, le 19 Août, de la Bourse du Travail.

Après la défaite allemande de Stalingrad, le débarquement allié du 6 Juin 1944 a suscité un élan et créé l’espoir de la délivrance.

Par la suite, dès les premiers jours de Juillet, ont lieu des manifestations spontanées. A la veille de la fête nationale, le Comité Parisien de la Libération et le CNR appellent la population à une très forte mobilisation, appel auquel les Parisiens ont répondu présents.

600 barricades furent érigées dans les quartiers Est et Nord de Paris !

Le 10 Août 1944 est lancé un mot d’ordre de grève générale sur l’ensemble des établissements ferroviaires de la région parisienne. Le 11 août au soir la grève est effective partout chez les cheminots. Tout le système ferroviaire se trouve alors entre les mains de la Résistance cheminote.

Le 14 Août, trois mouvements de la police réunis en présence du Colonel Rol-Tanguy décident de la grève ; 2000 policiers s’emparent de la Préfecture de police.
Le 15 Août, les agents des PTT sont appelés à faire grève. Celle-ci se propage ensuite à d’autres corps de métiers : métro, gaz, métallurgie…

Les conditions sont alors réunies pour le lancement de la grève insurrectionnelle du 18 Août 1944, appel lancé par les dirigeants du Comité Parisien de la Libération, parmi lesquels on peut citer André Carrel et André Tollet.

Le 19 Août, la Bourse du Travail est libérée.

Le lendemain, le personnel de l’AP-HP libère le siège de l’administration centrale occupé par les nazis.

Le 25 Août, Paris est libérée ! Ainsi prennent fin quatre années d’humiliation, d’occupation de souffrance et de terreur !



Les Résistants avaient à cœur, non seulement d’en finir avec la guerre, de libérer le pays de l’occupation, mais également de faire surgir un monde meilleur.

C’est là tout le sens du programme du CNR.

L’insurrection a donc permis l’installation d’un gouvernement qui avait pour tâche d’appliquer ce programme. La liste des principales décisions prises à cette époque est impressionnante :

Janvier 1945 : Statut de la Fonction Publique et nationalisation de Renault ;
Février : Ordonnance sur les CE et les retraites ;
Mars : Ordonnance sur la presse, mise en place de l’école primaire unique ;
Avril : les femmes votent pour la première fois ; mise en place des grilles de salaires, avec le point 100 de base dans tous les statuts et Conventions Collectives ;
Mai : Ordonnance sur la représentativité syndicale ;
Juin : Généralisation des retraites pour les « vieux travailleurs » (disait-on à l’époque), blocage des prix ;
Juillet : Ordonnance sur la culture, ordonnance sur les musées, et la lecture (bibliothèques de prêt) ;
Août : Épuration économique (mise sous séquestre des biens des patrons collaborateurs) ;
Septembre : Ordonnance sur le droit au logement ;
Octobre : Instauration de la Sécurité Sociale ;
Novembre : Instauration d’une Protection Maternelle et Infantile généralisée ;
Décembre : Nationalisation du système bancaire et du crédit.

Continuant l'application du programme du CNR, Ambroise Croizat, ministre syndicaliste CGT, fonde l’assurance maladie, le système des retraites, les allocations familiales et améliore le droit du travail français. Avec Marcel Paul, alors ministre de la production industrielle, il crée également EDF en nationalisant les compagnies d'électricité privées sur tout le territoire, pour .

Par une ordonnance du 4 Octobre 1945, il lance la mise en place et l’organisation administrative de son projet de sécurité sociale.

Croizat a conçu ses lois en Mai et Juin 1946 et créé les 138 caisses permettant leur fonctionnement.

La vitalité démocratique dans la mise en place et dans la gestion de ces caisses est essentiellement due à l’engagement de toute la CGT, telle qu’elle était en 1946 et 1947. Mort prématurément à l’âge de cinquante ans, en 1951, Ambroise Croizat eut un enterrement digne de Victor Hugo : un million de personnes l’ont accompagné au Père Lachaise !

Cette année nous célébrons donc les 80 ans de la sécurité sociale et nous avons plus que jamais à coeur de la défendre et de la transformer pour la rendre  encore plus utile à toutes et tous !

 

Pour vous syndiquer à la CGT, rendez-vous ici