Le budget dit "Bayrou" présenté par le gouvernement en Août et contre lequel s'organise actuellement un mouvement de grèves et de manifestations, notamment les 10 et 18 Septembre, contient plusieurs attaques contre les salariés, de natures différentes.
La CGT a créé un simulateur pour permettre à chacun·e de mesurer les impacts de ce budget sur sa situation... Il est accessible sur https://www.cgt.fr/simulateur.
Nous avons fait l'exercice pour quatre situations représentatives de populations que nous connaissons au sein de Framatome. En voici les résultats ci-dessous. N'hésitez pas à simuler votre propre situation et n'oubliez pas, nous serons toutes et tous impacté·es peu ou prou !
Leila est alternante, avec un salaire annuel brut de 22 400 €/an. Elle touche 150€/mois d’APL, ce qui ne suffit évidemment pas à compenser le coût de son logement.
Leila est aux 35h. Si elle avait travaillé un jour férié, selon l’accord établissement, elle aurait droit à une compensation salariale de 150% de ce jour. Avec le projet Bayrou, ou tout autre projet nous privant de deux jours fériés elle travaillera deux jours fériés sans compensation.
Leila va très très peu chez le médecin ; ce n’est pas très bien… mais quand on est jeune…
Sur un an, elle perd environ 315€. Proportionnellement à son revenu, c’est énorme.
Et ce n’est que la partie visible. En effet, le blocage des seuils prévu par le plan Bayrou va exclure les personnes qui en sont proches lorsque leur revenu augmente faiblement, même en dessous de l’inflation.
De plus, il est question de remplacer des prestations sociales (RSA, la prime d’activité, les aides au logement, les allocations familiales, l'allocation adultes handicapés) par la création d’une allocation sociale unifiée (ASU) plafonnée. Encore une baisse potentielle de revenu pour Leila !
Annie est employée, avec 15 ans d’expérience, et un salaire annuel brut de 35 000 €/an. Elle élève seule sa fille et touche 200€/mois de la CAF. Elle doit emmener régulièrement son enfant chez lepédiatre, le dentiste et l’ophtalmologue, et parfois pour des bobos …
Annie est aux 35h. Comme Leila, elle travaillerait deux jours fériés sans la compensation de 150% garantie par l'accord établissement.
Sur un an, elle perd environ 480€. Proportionnellement à son revenu, c’est énorme. Tout comme Leila, Annie, qui a besoin des allocations familiales pour boucler son budget, va devoir se serrer la ceinture encore un peu plus !
Henri est responsable Technique dans l’ingénierie, avec 5 ans d’expérience, et un salaire annuel brut de 55 000 €/an.
Célibataire sans enfant et sans prestations sociales, en bonne santé, il va une fois par an chez son généraliste, son dentiste, son ophtalmologue…
Henri est au Forfait Jour. S’il avait travaillé un jour férié, selon l’accord établissement, il aurait droit à un jour de compensation. Avec le projet Bayrou, ou tout autre projet nous privant de deux jours fériés il travaillera deux jours fériés sans compensation.
Notons que le calcul est fait sur la base d'un forfait jour de 218 jours. Avec les 212 jours annuels en vigueur chez Framatome, la perte de revenu serait encore plus importante.
Sur un an, il perd environ 538€.
Henri pourrait peut-être supporter cette ponction, mais ce n’est que la partie visible. En effet, c’est l’ensemble de la politique de solidarité et de justice sociale qui est attaquée : il s’agit de continuer de verser plus de 6600€/s (si, si, vous avez bien lu : par seconde !) aux entreprises sans contrepartie sur l’emploi, ni sur la responsabilité sociale et environnementale. Cela a aussi pour effet de pousser les salarié·es les mieux payé·es vers les assurances retraites et les complémentaires de santé privées.
Denis est Chef de Projet, avec 20 ans d’expérience, et un salaire annuel brut de 65 000 €/an.
Marié sans enfant et sans prestations sociales ; il a une Affection Longue Durée qui lui impose d'aller très souvent chez son généraliste, son oncologue, et chez des spécialistes pour des soins…
Denis est, comme Henri, au Forfait Jour.
Denis perd 620€, mais pas seulement. En effet, parmi les 211 milliards € annuels distribués sans contrôle aux entreprises, il y a des exonérations massives de cotisations sociales qui ne contribuent plus au financement de l’hôpital public. Résultat : les hôpitaux sont de plus en plus endettés. Denis a déjà dû changer de département pour consulter. Et demain ?
Retrouvez les exemples de simulation d'Annie, Leila, Henri et Denis dans notre tract en PJ.
La CGT a résumé la situation dans le graphique ci-dessous :
Face à ce constat dramatique, nous définissons 5 priorités :
- Financement de nos services publics et de la transformation environnementale : hôpitaux, écoles, universités, infrastructures, culture ;
- Justice sociale : abrogation de la réforme des retraites, retraite à 60 ans, Sécurité sociale répondant aux besoins ;
- Arrêt des licenciements, réindustrialiser et relocaliser ;
- Augmentation des salaires, pensions, minimas sociaux, égalité femmes -hommes, lutte contre la vie chère dans les outre-mer ;
- Justice fiscale : taxation des patrimoines, dividendes et rachats d’action, remise à plat des 211 milliards € d’aides publiques annuelles aux entreprises, rétablissement de l’ISF et mise en place d’une vraie progressivité de l’impôt sur le revenu.