Résolution sur le projet équipe autonome

le 16/03/2025


Réunion extraordinaire du CSE du 07/03/2025 à Paimboeuf

 

Lors de la délibération du 21 mai 2024, le CSE Framatome Paimboeuf a mandaté le cabinet DEGEST pour réaliser une expertise sur le projet d’équipes autonomes (pilier N°2 du projet établissement OSONS 2025) qui avait pour objectif une analyse des impacts de ce « projet important » sur les conditions de travail, la sécurité et la santé des salariés du site de Paimboeuf. Le cabinet DEGEST a remis son rapport à l’ensemble des membres du CSE de Paimboeuf le 04/03/2025 et l’a restitué devant les membres du CSE en réunion le 06/03/2025. 

Les  élus  du  CSE  Framatome  Paimboeuf  émettent  de  vives  inquiétudes  au  regard  des  conclusions  du rapport d’expertise DEGEST et particulièrement quant aux risques soulevés concernant la préservation de la  santé  des  salariés  de  l’établissement  au  regard  des  enjeux  du  projet  équipes  autonomes du  pilier « autonomie et réactivité » :

• Des risques identifiables : 

    o     une  incertitude  sur  les  attentes  relatives  à  la  fonction  de  coordinateur  et  de  sa  réelle implication lorsqu’il s’agit d’être     coordinateur au sens de l’équipe autonome (et non au sens de la fiche emploi), 

    o     une intensification de la charge pour les coordinateurs et les chefs d’équipe à court terme le temps de se familiariser avec les     outils, et à moyen/long terme en fonction de l’évolution de leurs responsabilités et des moyens associés, 

    o     un risque d’aggravation des tensions existantes. 

• Des  risques  dépendant  de  modalités,  inconnues  à  ce  jour,  de  la  mise  en  place  des  équipes autonomes à plus ou moins long terme : 

    o     Des outils qui, en fonction de leur caractère prescriptifs, peuvent devenir une contrainte ou une ressource,

    o     Une autonomie qui peut se transformer en responsabilités supplémentaires sans rétribution supplémentaire,

    o     La capacité de l’entreprise à laisser des marges de manœuvres sur le questionnement et la fixation des objectifs.

• Des risques non identifiables par manque d’information :

    o     Sur ce qui concerne les fonctions supports et l’ampleur des évolutions notamment sur les circuits de  communication,  de traitement  de décision et  interfaces  avec  les  GAP,  ampleur des évolutions pour les GAS, etc.

    o     L’ampleur  et  la  qualité  de  l’accompagnement :  formation,  accompagnement  de  terrain  à l’usage  des  outils,  accompagnement  du  management  à  l’usage  des  guides  de développement  et  leur  corrélation  avec  les  fiches  emploi,  méthodologie  de  REX  pour identifier des effets sur la santé, etc.

 

Le rapport met donc en exergue un certain nombre d’insuffisances et de dysfonctionnements en termes de pilotage et de gestion du projet ainsi que du point de vue de l’accompagnement du changement (carences de communication, manque de visibilité des différentes phases du projet, notamment tout ce qui concerne les futures interfaces avec les GAS/UAP/UAS , incertitudes nombreuses auxquelles se trouvent confrontés les salariés…) ayant nécessairement des conséquences sur leur santé physique et mentale. 

Pour y répondre, le rapport d’expertise du cabinet DEGEST suggère plusieurs points de vigilance, des pistes de réflexion et des préconisations en termes de suivi du projet afin de travailler sur la prévention primaire des risques psychosociaux (fondements et principes généraux de prévention fixés par l’article L4121-2 du code du travail selon lesquels, notamment, l’employeur doit mettre en œuvre les mesures qui permettent de « combattre les risques à la source »).

 

Ainsi, les élus demandent, de façon ferme et rapide : 

    o     Un  engagement  écrit  de  la  direction  formulant  la  prise  en  considération  des  recommandations formulées par les experts du cabinet DEGEST (en pages 134 à 143 du rapport) 

    o     la  mise  en  place,  en  collaboration  avec  le  CSE  et  les  opérationnels,  d’un  plan  d’action  (avec  un calendrier, des acteurs, etc.), intégrant l’ensemble de ces recommandations et des aménagements du dispositif d’accompagnement des salariés dans le cadre de la mise en œuvre d’une politique de prévention des risques psychosociaux. 

    o     que le rapport soit mis à la disposition de l’ensemble des salariés. 

C’est dans la mise en œuvre d’un véritable plan d’action issu de la concertation que les membres du CSE évalueront la volonté de la Direction de faire avancer socialement l’entreprise vers une autonomie et une participation qui permettent de limiter les effets d’une probable intensification du travail. Nous tenons en effet  à  souligner  que  le pilier  N°2  (autonomie  et  réactivité),  comme le  souligne  le  rapport,  ne peut  être décorrélé des autres piliers du projet d’établissement OZONS 2025 incluant l’augmentation de charge de 9000 Keq à 12000 Keq. 

Le  CSE  est  aujourd’hui  consulté  sur  l’ensemble  du  projet  équipes  autonomes  regroupant  des GAP/GAS/UAP et UAS ainsi que des liens avec les fonctions support. Pourtant, force est de constater que le projet est très loin d’être abouti, voire en est à son début pour certains axes :

    • Concernant  les  GAP  des  éléments  essentiels  manquent  (analyse  de  risque/formation/calcul  de charge de travail     additionnel/interfaces, etc.). Tout cela ne permet pas aux élus de rendre un avis éclairé  et  motivé  sur  l’ensemble  du  projet.      Nous  demandons  donc  de  nouvelles  étapes d’information et à être intégrés aux futurs REX.

    • Concernant  les  fonctions  support,  la  réflexion  sur  les  évolutions  est  insuffisamment  avancée  et nécessite un nouveau     calendrier de consultation.

Suite aux nombreuses incertitudes de ce projet, et pour toutes les raisons mentionnées ci-dessus, les élus CGT donneront un avis défavorable. 


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