RÉSOLUTION SUR LA POLITQUE SOCIALE CGT FRAMATOME PAIMBOEUF

le 10/11/2025


Les constats du rapport annuel du bilan santé 2024 de Préventis et les retours terrain des salariés sont sans appel.
Ils confirment ce que la CGT Framatome Paimboeuf dénonce depuis longtemps : un management toxique, une dégradation continue des conditions de travail et un climat social délétère sur le site de Paimboeuf.

Le quotidien des salariés est marqué par un management autoritaire et déconnecté du terrain.
Les faits remontés sont graves :
Pression constante exercée par certains managers,
• Remarques humiliantes ou agressives,
• Absence de respect entre collègues dans certains ateliers,
• Petites phrases déplacées envers des femmes ou allusions méprisantes envers des salariés syndiqués à la CGT,
• Culture de la peur et pression hiérarchique permanente.

Ces comportements créent un climat de défiance généralisée, où les salariés n’osent plus parler ni exprimer leurs difficultés sans crainte de représailles.

La Direction va même plus loin afin de faire taire la contestation, elle interdit aux salariés, lors de réunion, de s’exprimer avec un vocabulaire trop négatif car apparemment trop anxiogène… L’hôpital qui se moque de la charité !

La CGT Framatome Paimboeuf déplore également le manque de formation de certains nouveaux managers, parachutés à des postes à responsabilité sans accompagnement ni préparation. Et les résultats de ce manque de formation est visible très rapidement : dérives managériales (comme mentionné ci-dessous), mauvaise gestion des équipes dont notamment la gestion des remontes et formations des opérateurs, une reproduction du stress et des tensions hiérarchiques, aucune connaissance du
fonctionnement de la production…etc. Les opérateurs, en première ligne, connaissent une véritable perte de repères.

Alors que les salariés du site attendent des perspectives d’évolution, la Direction recrute massivement en externe, parfois à des niveaux de rémunération supérieurs à ceux d’employés expérimentés. Résultat :
• Aucune reconnaissance de l’expérience interne,
• Blocage des carrières des opérateurs et techniciens,
• Perte de motivation et sentiment d’injustice grandissant.

La CGT dénonce également la création de postes sans fiche emploi, ou pire, le rajout unilatéral de tâches sur des fiches existantes sans consultation des salariés ni des instances représentatives.

De manière plus générale, la signature d’une mauvaise convention collective réinterprétée à la sauce Framatome en défaveur des salariés, a engendré des fiches emplois « fourretout », sans limite de contenu et sans aucune perspective d’évolution. Et on ne parle pas des cotations aux rabais qui rattache la fiche emploi à une grille de salaire…au rabais elle aussi !

Les salariés de Framatome Paimboeuf ressentent du mal être au travail. Ce n’est pas la CGT Framatome Paimboeuf qui le dit mais le rapport Préventis qui souligne en 2024 :
• Une surcharge de travail en forte hausse,
• Des symptômes anxieux et dépressifs en progression,
• Des tensions relationnelles persistantes,
• Des situations de harcèlement et de dénigrement,
• Des problèmes techniques non résolus qui alimentent la frustration.

Ce ne sont plus des signaux faibles: ce sont des alertes rouges. Les salariés de Paimboeuf souffrent, et la Direction reste sourde à toutes les recommandations du centre d’intervention de la santé au travail.

Pour la CGT Framatome Paimboeuf, l’augmentation de l’absentéisme sur le site est bien le symptôme d’une organisation de travail à bout de souffle.
Il ne s’agit pas d’un problème individuel de “motivation” ou “d’implication”. Pour la CGT Framatome Paimboeuf les constats sont clairs :
• Une hausse notable des arrêts pour épuisement professionnel, TMS et troubles anxiodépressifs,
• Une augmentation des arrêts longs, signe de situations chroniques non traitées,
• Une usure marquée chez les salariés de 30 à 50 ans, pris en étau entre charge, objectifs et vie personnelle,
• Une démotivation des équipes confrontées à l’absence de reconnaissance, à la pression permanente et au manque de moyens.

Plutôt que de culpabiliser les salariés absents en les faisant contrôler par des médecins de SECUREX, la Direction doit avoir le courage de poser le vrai diagnostic :
👉 l’organisation du travail et les pratiques managériales sont la première cause de cette explosion d’absentéisme.

Tant que la surcharge, la désorganisation et le stress resteront la norme, aucun plan de “réduction de l’absentéisme” ne sera crédible.
Le véritable enjeu, c’est de préserver la santé des salariés avant de compter les jours d’absence.

La CGT exige une tolérance zéro envers toute forme de discrimination, sexisme ou d’intimidation syndicale.
La Direction doit prendre position clairement et agir immédiatement pour faire cesser ces comportements.
En terme de discrimination, la Direction doit également sortir son portefeuille en peau d’oursin afin de solutionner une bonne fois pour toute l’inégalité salariale entre les femmes et les hommes au sein de Framatome. Le patronat est à l’origine de cette inégalité salariale, au patronat de la résoudre !

Quant à la qualité de notre « dialogue social » tant vantée par notre Grande Direction Framatome, elle n’est qu’un leurre: des sujets soigneusement aseptisés, un temps d’échange strictement minuté, aucune expertise indépendante sur les projets
structurants, aucune marge de négociation sur les sites Framatome…etc. En somme, une mise en scène avec des mauvais acteurs !

Pour récapituler, la CGT Framatome Paimboeuf exige :
    1.Un plan d’urgence contre le management toxique et la surcharge de travail
        • Audit externe sur les pratiques managériales
        • Cartographie complète et détaillée des charges de travail par service
        • Recrutements dans les services « supports »
    2.Un arrêt immédiat des pratiques abusives de la Direction
        • Pas de création de poste sans fiche emploi
        • Pas de modification de fiche sans accord du salarié
        • Consultation des instances à chaque création/modification de fiche emploi
    3.Une politique RH équitable et transparente
        • Priorité aux évolutions internes
        • Revalorisation des carrières et reconnaissance du travail accompli
        • Fin des “petites phrases” et des pressions syndicales
        • Engagement formel de la Direction de recourir à des expertises indépendantes pour les projets structurants de l’usine
    4.Un plan d’action sur l’absentéisme
        • Expertise indépendante de l’absentéisme sur Paimboeuf
        • Formation de tous les salariés sur la prévention des RPS
        • Cotation dans le DUERP des RPS par poste de travail

Cette résolution ne met en lumière qu’une petite partie des problématiques persistantes et non résolues sur le site de Paimboeuf. Les salariés de Framatome Paimboeuf méritent de travailler en toute sécurité, physiquement et mentalement, qu’ils soient reconnus et respectés. La CGT Framatome Paimboeuf refuse de laisser s’installer un système fondé sur la peur, l’injustice et la souffrance.

Remettons l’église au centre du village : cette résolution n’a pas vocation à incriminer qui que ce soit sur le site de Paimboeuf — ni les salariés, ni les managers, ni la Direction — car, au fond, nous sommes tous dans le même navire.
La vraie question est la suivante : qui nous oblige à écoper jour après jour une embarcation dont la coque fuit de toutes parts ? « Personne n’a le droit d’obéir. » disait Hannah Arendt. Peut-être qu’il est temps de regarder en face ce qui nous maintient dans cette absurdité collective, et d’oser penser autrement.


Pour toutes ces raisons, et bien d’autres, la CGT Framatome
Paimboeuf votera défavorablement à cette consultation sur la
politique sociale 2024.


Résolution politique sociale 2024 Résolution politique sociale 2024